En 2018, la poignée de visites disponibles a rapidement fait le plein aux Folies Siffait. Le Département n’a pas eu d’autres choix que de réfléchir à de nouvelles plages de visites à proposer aux nombreux déçus. Ainsi, tout l’été et sur inscription gratuite, vous pourrez avoir la chance de vous rattraper lors des weekends d’ouverture au public.

Ce site est clairement l’un des monuments les plus prisés de Loire Atlantique en 2018. Cela s’explique notamment par sa fermeture au public depuis une dizaine d’années, la rareté intrigue toujours. Mais cela serait réducteur de juger cette demande comme tel, le site escarpé* est en effet un lieu d’exception. Son dénivelé de 70 mètres, sa faune et sa flore d’une richesse exemplaire (900 espèces d’arbres !), sa vue sur la Loire (aussi sur la ligne du TGV …) et sa petite quarantaine de terrasses intriguent forcément les visiteurs.

A la fois atypique et majestueux par l’espace qu’il occupe, ce patrimoine fragile nécessite un entretien et des moyens significatifs. Abandonné à la fin du XIXème siècle, la nature a repris ses droits et s’est logé dans tous les recoins possibles du monument. Classé monument historique, le Département a investi des millions d’euros pour préserver cet écrin au panorama invraisemblable sur la Loire. Cette enveloppe devrait encore s’alourdir dans les prochaines années, en effet les autorités réfléchissent à un calendrier d’ouverture plus important malgré l’accès difficile du site. A l’avenir, l’idéal serait d’en faire un lieu accessible à l’année mais pour cela de nombreux ajustements sécuritaires s’imposeraient.

Passons à l’aspect plus historique du monument. Le site, imaginé par Maximilien Siffait, fut aménagé dès 1817 et ce jusqu’en 1829. Son fils, Oswald Siffait, pris la suite du projet en y ajoutant des plantations autour des années 1840. Cette construction originale est cependant entourée de diverses rumeurs. En effet, le but de ce projet n’a jamais été clairement déterminé. Maximilien Siffait et son fils avaient, en tout cas, les autorisations nécessaires puisque le vaste terrain appartenant aujourd’hui au Département leur appartenait. Maximilien Siffait, devenu maire de la commune du Cellier ensuite, a utilisé le dénivelé et la vue imprenable pour stimuler son imagination et créé un monument-jardin particulièrement original. L’entretien des terrasses et du jardin a pris fin à la mort d’Oswald Siffait. Laissé dans l’oubli pendant des années, il a réapparu à l’écran dans le court métrage d’Agnès Varda « Ô saisons, Ô châteaux » en 1957. Une trentaine d’années plus tard, une collaboration institutionnelle insuffla un nouveau souffle à la création Siffait en levant des fonds pour sa sauvegarde. La suite nous amène jusqu’à aujourd’hui où le site alterne entre ouvertures, fermetures par mesure de sécurité, entretien et rénovations. Aujourd’hui, nous pouvons presque affirmer que Les Folies Siffait connaîtra de belles heures dans un futur proche.
C’est donc avec une certaine insistance que nous vous conseillons de noter la date du 17 juin dans vos agendas. Les inscriptions s’ouvriront en effet ce jour-là sur le site du Département. Les visites, elles, se dérouleront du 6 juillet au 29 septembre prochain.

*Présence de nombreux escaliers sur un dénivelé de 70 mètres. Le circuit ne permet pas le cheminement des personnes à mobilité réduite et des poussettes.

Les Folies Siffait
77, route des Folies Siffait, Saint-Méen, Le Cellier
loire-atlantique.fr

Crédit photo © Valéry Joncheray