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Voitures électriques : où en est-on ?

Une étude européenne évalue à 30 % la part de voitures électriques en Europe dans 15 ans. Un scénario qui semble pour le moment très optimiste.

La première des conditions, c’est d’installer un maximum de bornes. Une bonne façon d’ inciter à se lancer et à faire enfin décoller le parc des voitures électriques. A la nuance près qu’un plein de réservoir thermique s’effectue en moins de cinq minutes alors que celui des batteries réclame d’une demi-heure à, le plus souvent, 8 ou 10 heures selon la technologie de recharge. Deuxième condition : les pouvoirs publics doivent cumuler aide à l’achat et aide à la casse de façon à convaincre les possesseurs de véhicules thermiques obsolètes de les délaisser. L’étude montre en effet qu’on est plus sensible à une belle somme versée lors de l’achat qu’à une maigre somme économisée quand on fait son plein.

Besoins en énergie
La question de la batterie n’est pas si importante qu’on peut le croire. La recherche progresse, les fabricants mettent au point des batteries de plus en plus performantes et économiques. La grande majorité des déplacements, en France comme en Europe, est en moyenne limitée à 50 kilomètres quotidiens, une distance qu’une batterie électrique suffit à couvrir dans la mesure où on peut la recharger chaque soir.En revanche il faudra prévoir un plan B pour les grands déplacements en famille, comme la location par exemple.
Enfin, dernier point important, l’étude européenne s’est penchée sur la question de la fourniture de l’énergie : ne va-t-on pas polluer un peu plus en produisant parce qu’on veut polluer un peu moins en conduisant ? L’étude relativise ce problème : la demande supplémentaire d’énergie, celle nécessaire aux 20 % de véhicules électriques, serait inférieure à 5 % de la production actuelle. Mais si l’electricité est bien décarbonée (cas de la France), alors les émissions de gaz à effet de serre sur l’ensemble du cycle sont significativement plus faibles que pour un véhicule à pétrole. Mais avec le «mix moyen mondial», dont l’Allemagne est proche (les Etats Unis aussi), la voiture électrique présente le même bilan que le véhicule à pétrole. Et si l’électricité est essentiellement faite au charbon (Chine, Australie, Inde…), le véhicule électrique devient alors plus polluant que le véhicule à pétrole…
La voiture électrique reste encore anecdotique en termes de parts de marché en France, avec 0,59% des 1,79 million de voitures neuves immatriculées en 2014. Pour dynamiser les ventes, le gouvernement a mis en place le 1er avril 2015 un “super bonus” de 10.000 euros pour l’achat ou la location d’un véhicule électrique en échange de l’abandon d’un véhicule diesel mis en circulation avant le 1er janvier 2001. Pour les voitures hybrides rechargeables, une prime de 6.500 euros a également été prévue. Le projet de loi de transition énergétique pour la croissance verte prévoit, lui, de disposer de 7 millions de points de recharge publics en …2030 ! Le marché des voitures électriques en France a quand même enregistré une nette progression en octobre, à hauteur de 63% à un an d’intervalle. En dépassant le seuil des 1.000 exemplaires immatriculés en octobre, la Renault Zoé trône toujours au sommet de la hiérarchie (1.022 unités) avec 58% de parts de marché, loin devant la Bolloré Bluecar (202 unités), la Nissan Leaf (183 unités), la Peugeot Ion (100 unités), la Tesla Model S (56 unités), la Citroën C-Zéro (54 unités) et le Kia Soul EV (50 unités).

L’exemple norvégien
La Norvège assiste à un phénomène unique. Sur les deux dernières années, le nombre de véhicules électriques vendus n’a cessé de croître : 1 voiture vendue sur 5 est 100% électrique. Cette tendance est à mettre sur le compte des mesures récemment adoptées par le gouvernement et qui font le bonheur des amateurs de voiture électrique.

Un processus de fabrication décrié
D’après l’Ademe, si l’on prend en compte toutes les étapes du cycle de vie des voitures, il faut au moins rouler 50.000 km avec une voiture électrique pour avoir un bilan d’émission plus faible qu’un moteur thermique. Soit un peu moins de quatre ans pour un conducteur français moyen qui roule moins de 15 000 km par an.
La fabrication d’une voiture électrique pèse pour 69% de la pollution émise, contre 15% pour une voiture à moteur thermique. La voiture électrique part donc avec un gros handicap qu’elle finit par rattraper, mais en roulant l’équivalent de quatre ans. » Pas de miracle donc, pour ne pas polluer, toi pas rouler…le reste ce n’est que du marketing commercial ou politique.