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DCT - EDC : BOITE DE VITESSES AUTOMATIQUE A DOUBLE EMBRAYAGE

Auto : zen en boite auto !

L’imaginaire collectif prête souvent à la transmission automatique des défauts infondés. Ainsi le conducteur non initié imagine encore la vieille boîte auto au passage de rapports lents, brutaux et inopportuns, tuant la sportivité, le plaisir de conduire et engendrant une consommation plus importante que sa consœur manuelle.

Les jours des bonnes vieilles boîtes mécaniques sont pourtant comptés. Alors que l’Amérique raffole de la boîte automatique depuis une bonne soixantaine d’années, l’Europe s’accroche à son levier. Surtout les pays du Sud. Mais la plupart de nos autos sera demain dotée de boîtes automatiques et le bon vieux binôme levier de vitesse et pédale d’embrayage sera une espèce en voie de disparition, au même titre que la direction non assistée, les manivelles pour baisser les vitres, et la radio K7. En effet les nouvelles boîtes permettent aux voitures de consommer moins tout en gagnant en réactivité. Ferrari ne propose quasiment plus de boite mécanique, tout un symbole.

La révolution robotisée
Au début des années 2000 sont apparues TCT et DSG, les deux lurons qui allaient changer la vie des automobilistes. La première boîte, développée par Alfa Romeo, et la seconde conçue par Volkswagen n’avaient qu’un but à leurs débuts : palier à la lenteur du passage des rapports et faire en sorte que la boîte s’adapte parfaitement au régime du moteur. La solution? Deux embrayages au lieu d’un seul. Le premier sélectionne une vitesse, pendant que le second, prépare la suivante. Du coup, le passage est ultra-rapide. L’affaire est donc faite bien plus vite que l’action d’une main humaine. Les champions ont d’ailleurs abandonné le levier de vitesse manuel depuis des lustres, toutes disciplines confondues.
Mais ce mécanisme robotisé a un autre avantage: celui de multiplier le nombre de vitesses. Et donc de faire baisser la consommation de carburant, puisque le régime du moteur est démultiplié d’autant. Une démultiplication toute aussi possible avec une boîte manuelle, d’ailleurs. Sauf que, expérience à l’appui, l’homme a ses limites ; 9 vitesses (!) qu’il faudrait manipuler à la main et changer souvent, c’est simplement impossible. Avec une boîte auto, l’offre peut être illimitée, sans que le bras et le pied gauche du conducteur ne souffrent. Dorénavant les consommations sont similaires aux boîtes de vitesses mécaniques, voire inférieures. Enfin il reste toujours possible de pousser le levier comme avant. Elles passent en manuel pour que le conducteur continue de jouer. Même si, dans la très grande majorité des cas, ce maniement du levier, ou des palettes situées derrière le volant, n’apporte strictement rien.
Le jour arrivera où l’Europe du sud, sa virilité et son levier de vitesse à manier, se retrouveront isolés. L’Amérique est conquise à l’automatisme depuis des lustres et le Japon aussi. Quand au reste de l’Asie, elle est en passe de l’être. Et notamment la gigantesque Chine. Quand nos pays latins seront vraiment les seuls à vouer un culte au passage de vitesses manuelles, les constructeurs mondialisés, sortiront leurs calculettes. Et se diront qu’une bonne vieille boîte pour un bon vieux continent coûte bien cher à produire en petite série. Leur tarif sera alors plus élevé que celui d’un modèle automatique. Ce jour-là, il en sera fini du levier de vitesse et de la pédale d’embrayage, et personne ne les regrettera !