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« C’est agréable de partager notre art avec le plus grand nombre »

Ce vaste projet initié par ZD Productions et son président Sylvain Derouault est né il y a 3 ans. L’un de ses collaborateurs et danseur du ballet de l’Opéra de Paris Samuel Murez le qualifie de « très enthousiaste ». Pour lui, il a une « autre vision de l’excellence de la danse classique », une volonté d’effacer les frontières habituellement présentes. Ce spectacle est ainsi ouvert à tous, néophytes comme connaisseurs.

Atypique, Les Joyaux du Ballet dévoile des extraits expliqués grâce à des intermèdes bien sentis. Le spectacle débute d’ailleurs par une explication concise du vocabulaire afin de vous guider lors de la représentation. A la fois technique et divertissant, ce ballet hors-norme séduit la France entière, c’est une « porte d’entrée sur tout l’univers du ballet » comme le dit très justement Samuel Murez. Une chose est sûre, les œuvres ne sont plus vues de la même manière à partir du moment où l’on connaît le contexte. L’histoire, le style, les versions, la technique, tout y est dévoilé ! Majoritairement issus du ballet de l’Opéra de Paris, les danseurs français excellent dans leur discipline. Mêler talents et pédagogie, telle est la force de ces Joyaux du Ballet ! Samuel Murez nous en dit un peu plus …

Comment pourriez-vous présenter sur Les Joyaux du Ballet ?
Samuel Murez : Dans le monde du ballet, il y a une tradition riche et complexe qui remonte à plusieurs siècles. Cette richesse n’est pas naturellement accessible à tous les spectateurs. Il y a beaucoup de choses qui sont codées, on ne connaît pas forcément tout ce qui se passe autour de la danse, le contexte notamment. On ne peut pas tout saisir facilement.
Le projet Les Joyaux du Ballet a pour but de reprendre ces codes, ces chefs d’œuvres et de les ouvrir à tous. Chaque extrait est encadré par des petites interludes explicatives qu’elles soient traitées avec humour ou non. L’objectif étant de recontextualiser chaque extrait, d’expliquer les enjeux, les tenants et les aboutissants. Chaque spectateur, même s’il n’a jamais vu de danse de sa vie doit, grâce à ça, d’autant plus apprécier les extraits et les comprendre.
Quand on a commencé les représentations, on a tout de suite remarqué que le partage avec le public était une expérience totalement différente de ce que l’on a l’habitude de faire. On leur ouvre une porte sur notre univers et ils en sont ravis.

Est-ce vraiment cette notion de partage qui vous a motivé pour ce projet ?
Les danseurs qui participent à ce projet sont d’un niveau extrêmement élevé. On a tous l’habitude de danser dans des grands théâtres. Ici, l’idée est de tourner plus largement afin de toucher un maximum de gens. Cela fait du bien de sortir de notre milieu. Nous répétons parfois pendant des mois pour un mouvement et dans ce spectacle nous pourrons l’expliquer aux spectateurs. C’est vraiment différent et c’est agréable de partager notre art avec le plus grand nombre, de bousculer nos habitudes.
La carrière professionnelle d’un danseur est très longue, elle peut commencer à 9 ans. Ce sont des choses que l’on n’a vraiment pas l’habitude de faire. C’est extrêmement gratifiant de voir que cela peut intéresser un public plus important.

A titre personnel, est-ce qu’il y a un passage du spectacle qui vous plaît particulièrement ?
C’est assez compliqué car j’ai travaillé sur l’ensemble de la programmation.
Ce qui me plaît, c’est la diversité des univers que propose cet ensemble tout en préservant une réelle cohérence. J’aime beaucoup les grandes explosions de virtuosité comme avec François Alu qui danse Don Quichotte. J’aime énormément le passage sur la technique où on partage le nom des pas en les illustrant. On y dévoile les positions basiques jusqu’aux pas les plus compliqués. Je peux aussi évoquer les passages du Lac des Cygnes car le contexte expliqué change vraiment tout.

Les Joyaux du Ballet
Dimanche 2 juin à 17h à la Cité des Congrès
zdproductions.net

Propos recueillis par Alban Chainon-Crossouard