Née voiture de course puis de sport avec la SL 300, fameuse grâce à ses portes papillons, plus élégante avec la jolie génération « toit Pagode », la gamme SL confirme son embourgeoisement avec la génération 107 (nomenclature interne Mercedes), ce qui ne l’empêche pas d’être devenue un classique très recherché aujourd’hui.

L’Amérique en priorité
Sécurité, confort et grosse cylindrée constituent la base de la nouvelle SL présentée en 1971. Ces caractéristiques correspondent aux exigences et envies du marché américain, marché qui absorbera 60% de la production. En interne la SL 107 est parfois surnommée la panzer wagen : en effet sa caisse indéformable avec structure d’absorption de choc avant et arrière, son pare-brise renforcé étudié par ordinateur (une première) et sa qualité de construction (1 tonne 7 !) en font un exemple pour l’époque en matière de sécurité. Elle sera aussi l’une des premières voitures à adopter l’ABS et l’Airbag.
Si son dessin apparaît moins glamour que la génération précédente, le hard top rappelle toujours le toit Pagode par sa forme incurvée et ce design classique restera dans le coup pendant les 18 années de carrière du modèle, qui sera produit au total à 240 000 exemplaires ! Pas mal pour une voiture jugée trop classique à sa sortie mais dont le style inspire toutes les Mercedes pendant 20 ans.
A son lancement on trouve donc de gros moteurs V8 avec boite automatique, puis pour l’Europe des 6 cylindres en ligne avec boite mécanique. Côté comportement routier la sportivité est limitée et la SL se savoure décapotée, plutôt pépère en virage avec la possibilité d’aller très vite en ligne droite, ou sur de longues distances étant donné le confort et le soin apporté à l’isolation phonique, aussi bien avec le hard top que la capote en toile.
L’intérieur impressionne par la qualité de présentation et de fabrication, la seule critique portant sur le fait qu’une personne de grande taille sera vite coincée entre le toit et le fauteuil. Là aussi le maître mot est confort, qualité des matériaux et facilité de conduite.

American dream façon Stuttgart
Nous prenons aujourd’hui le volant d’une 380 SL de 1985. Repérable avec ses gros pare-chocs et ses feux ronds, adaptés à la législation américaine ;
ce look ajoute un exotisme US assumé avec la présence de pneus à liserés blancs. Bienvenu chez Bobby et Jonathan, la voiture ayant été la star de Dallas, de la série l’Amour du Risque ou encore d’American Gigolo…Madonna aussi a possédé une SL, entièrement noire, dans laquelle elle emmena Mickael Jackson en balade… Les nombreux chromes ressortent particulièrement avec la couleur cabernet, contrastant avec un intérieur cuir beige remarquablement conservé. Le contact réveille un moteur discret, réputé indestructible. La boite auto est douce, la voiture très confortable et assez vive. Il ne s’agit ici pas du plus gros moteur, mais le couple permet de s’extraire facilement de la circulation, l’impression étant de la survoler tant le confort efface la vitesse potentiellement élevée de la voiture, dont la suspension douce mais pas molle permet d’effacer les nombreux dos d’ânes actuellement en vogue…le défaut principal est plutôt une direction un peu floue, malgré le bon état du modèle essayé ;
le freinage est quant à lui remarquable. Bref tout est là pour allier puissance et douceur d’une voiture faite pour aller potentiellement vite et loin mais surtout en toute sérénité.

La SL 107 aujourd’hui
La sérénité est aussi ce qui caractérise le propriétaire d’une SL 107 entretenue. La qualité de fabrication du modèle le rend indestructible à condition bien entendu de respecter son entretien. Attention car la qualité se paye, et si toutes les pièces se trouvent, l’addition est particulièrement salée ! Mieux vaut privilégier donc un modèle ayant roulé régulièrement (même s’il a plus de kilomètres), complet voir très présentable. Un budget initial plus élevé vous fera peut-être faire des économies ensuite sur l’entretien. Côté budget le carburant aura aussi sa place dans votre budget, les 15l au 100 km étant la norme. A surveiller : la corrosion surtout sur les modèles d’avant 1980 ; vérifiez que la voiture est dans sa configuration d’origine ; la version européenne avec ses petits pare-chocs est parfois préférée à la version américaine ; c’est une histoire de goût, il vaut mieux une bonne version US qu’une version européenne fatiguée ou bricolée. L’offre est en tout cas assez abondante mais la demande est assez élevée pour ce modèle encore
« accessible » qui peut quand même monter très haut pour des versions en état concours et d’origine, la côte du modèle est d’ailleurs en hausse constante.

A collectionner d’urgence !