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L’Égypte des pharaons au château de Châteaubriant

Le musée Dobrée poursuit sa programmation d’expositions archéologiques « hors les murs » au château de Châteaubriant.

Avec plus d’une centaine d’objets issus de ses collections (momies, sarcophages…), et complétés par des dépôts du musée du Louvre, cette exposition vous invite à découvrir la civilisation des Égyptiens de l’Antiquité. Dans son parcours, l’exposition revient ainsi sur l’histoire de l’égyptologue Frédéric Cailliaud, à qui le musée Dobrée doit la majeure partie de ses collections. Elle illustre la vie quotidienne au temps des pharaons, puis lève le voile sur le monde des dieux et les rites funéraires de l’Égypte ancienne.

Frédéric Cailliaud, un pionnier de l’égyptologie
Frédéric Cailliaud naît à Nantes le 9 juin 1787. Attiré très jeune par les sciences naturelles, il part à 22 ans pour Paris où, tout en exerçant son métier de bijoutier-horloger, il se forme à l’étude des minéraux. Ses activités l’amènent ensuite à visiter l’Europe et à travailler à la cour du Sultan de Constantinople. Poursuivant vers l’Égypte, il s’installe en 1815 à Alexandrie où le consul de France Bernardino Drovetti (1776-1852) lui propose de découvrir le pays. Au terme d’un voyage en Nubie, Cailliaud est présenté au vice-roi Méhémet Ali (1769-1849) qui le nomme minéralogiste de la cour et lui confie la mission de retrouver les mines d’émeraudes du Gebel Zubarah. Frédéric Cailliaud mène trois expéditions sur les rives de la mer Rouge et explore les oasis du désert occidental jusqu’en 1818, date de son retour en France. Peu de temps après, le gouvernement français le renvoie en mission afin de parfaire la connaissance des monuments pharaoniques. Entre 1819 et 1822, Frédéric Cailliaud, accompagné de l’aspirant de marine Pierre-Constant Letorzec, visite les Oasis libyques et remonte le Nil à la découverte des temples de Nubie. Il parvient ainsi à identifier la nécropole de Méroé (capitale du royaume de Koush). Lors de son retour en France, Cailliaud publie rapidement ses découvertes mais se détourne progressivement de l’égyptologie au profit de l’histoire naturelle. Il exerce les fonctions de conservateur du Muséum de Nantes en 1826 jusqu’à son décès le 1er mai 1869.

L’exposition
– La société égyptienne :
« L’Égypte est un don du Nil » : cette célèbre formule d’Hérodote (Ve siècleav. J.-C.) résume toute l’importance du fleuve pour les anciens Égyptiens. À chaque crue, le Nil dépose des limons fertiles dans les champs et crée des conditions favorables à l’agriculture. Ce milieu hospitalier encourage l’implantation des premiers villages sur les berges du fleuve dès le cinquième millénaire avant notre ère, et permet le développement de la civilisation pharaonique qui devient l’une des plus puissantes de l’Antiquité. Dans une société égyptienne très hiérarchisée, la grande majorité de la population se compose d’agriculteurs, d’artisans et de commerçants. L’armée joue un rôle de plus en plus important au fil des siècles. À la tête du pays se trouve le pharaon, monarque absolu de statut divin. Présidant aux destinées du pays, le roi est responsable du bien-être de son peuple face aux dieux et, pour l’aider dans cette tâche, dispose d’une importante administration dans les provinces.

– La religion dans l’Égypte ancienne :
La religion et le monde des dieux sont au coeur de la vie des anciens Égyptiens. Le panthéon est polythéiste : on recense plusieurs centaines de divinités qui peuvent prendre des apparences multiples. Les dieux ont des fonctions très variées et certains personnifient même des éléments naturels ou des concepts, à l’exemple de la course du soleil représentée par la métamorphose du dieu-scarabée Khépri (soleil levant) en Rê (soleil au zénith) puis en Atoum (soleil couchant). L’identification des dieux se fait à travers leurs attributs spécifiques (couronnes, sceptres…) ou la forme qu’ils ont adoptée (humaine, animale ou génie). Leur iconographie demeure relativement stable au fil des dynasties.

– La Mort dans l’Égypte ancienne :
Comme dans la plupart des sociétés antiques, les anciens Égyptiens croient en une vie après la mort. Pour accéder à l’au-delà, ils procèdent à des rites religieux et magiques qui assurent la résurrection de l’esprit et du corps : l’enveloppe corporelle (djet) est ainsi conservée par le rituel de la momification ; le coeur (ib), siège de la pensée, est jugé par sa pesée devant le Tribunal d’Osiris ; le nom (ren), qui permet de garder le souvenir du défunt, doit être régulièrement prononcé par les vivants ; le kâ, « énergie vitale », perdure à travers les statues et les stèles funéraires ; enfin, le bâ, représenté sous la forme d’un oiseau à tête humaine, est l’état de transformation de l’âme qui lui permet de voyager librement dans les mondes célestes, terrestres et souterrains. Le mobilier qui accompagne le défunt doit lui permettre de vivre dans l’au-delà comme sur terre (objets de la vie quotidienne, vêtements, nourriture…).