La place Aristide Briand est devenue le théâtre d’une effervescence et d’une renaissance qui s’achèvera dans quelques années par l’émergence d’un nouveau quartier.
Un peu d’histoire
Endormie et morose depuis l’ouverture du nouveau Palais de Justice, la place Aristide Briand a trouvé un nouvel élan depuis l’ouverture de l’Hotel Radisson. La création de la place est un projet qui remonte au début du 19ème siècle. Le plan de la petite place de Berry est dessiné telle qu’elle est en 1822 par François-Jean-Baptiste Ogée. En 1824 apparaissent des projets d’urbanisme. Il faut attendre une ordonnance royale, en date du 7 avril 1845, déclarant d’utilité publique les travaux de construction d’un palais de Justice, d’une prison et d’une caserne de gendarmerie pour que le projet d’aménagement d’une vaste place prenne forme.
Le palais de Justice, construit sur les plans de Saint-Félix Seheult et Joseph-Fleury Chenantais, est inauguré en 1852. La caserne de la gendarmerie est achevée en 1864, tandis que la prison ouvre en 1869.
Le parking souterrain de 300 places qui se trouve sous l’esplanade est inauguré le 19 décembre 1986.
En 2000, le palais de justice ferme ses portes, il restera vide pendant plus de 10 ans. Après deux ans de travaux, le bâtiment enfin mis en valeur est reconverti en hôtel de luxe 4 étoiles, inauguré le 19 novembre 2012, cinq mois après la fermeture de l’ancienne maison d’arrêt, attenante à l’hôtel, et qui doit disparaître pour laisser place à de nouvelles constructions.
L’ex caserne de gendarmerie aujourd’hui en plein travaux s’est vu ajouter un nouveau parking souterrain et une refonte totale du bâtiment, tout en préservant son aspect extérieur. Le but est de créer un ensemble haut de gamme avec des boutiques ainsi qu’un centre aqua bien-être géré par les thermes de Saint-Malo. Le promoteur Kaufman & Broad participe ainsi à la renaissance de ce quartier avec des appartements haut de gammes qui voisineront avec de nouveaux bâtiments à l’emplacement de l’ancienne prison (le porche d’entrée, la cour intérieure pavée et le bâtiment de direction doivent être préservés) qui compteront un part importante de logements sociaux, imposés par la mairie.
L’ancien Palais de Justice : un patrimoine réinventé.
A la fermeture de l’ancien palais de justice, le Conseil Général cherche une nouvelle utilité au bâtiment. Très vite la solution de l’hôtel est devenue une évidence, d’autant plus que Nantes ne comptait pas d’hôtel de standing digne du développement économique et touristique de la métropole. Le groupe Rezidor, propriétaire de la chaîne d’hôtels Radisson Blu, remporte l’appel d’offre. Un bail d’une durée de 80 ans est signée pour la location du bâtiment.
Une vingtaine d’entreprises, dont la majorité était locale ou régionale, ont donc œuvré pour faire du lieu un hôtel de luxe. 142 chambres, au design en « clair-obscur » évoquant le patrimoine nantais, sont ainsi proposées aux clients. Dans la vaste salle des pas perdus de l’ancien Palais de Justice de Nantes, d’immenses tapis réchauffent l’atmosphère. Des fauteuils fuschia, des gris, des marrons, attendent les clients. Un bar « Le préambule » est encastré dans un coin de l’immense salle laquée de blanc. « Dans des lieux aussi magiques que la salle des pas perdus et la salle des assises, il fallait faire des lieux de vie, estime Jean-Philippe Nuel, architecte d’intérieur et designer de l’agence Nuel en charge de la décoration des lieux. Ce bâtiment de plus de 150 ans a trouvé un nouveau sens ». Ce « défi architectural », a duré 27 mois. Un bel exemple de patrimoine mis en valeur ou l’activité économique privée rejoint l’intérêt public.