Une nouvelle page se tournera en 2022 dans l’histoire des stades nantais. Le changement opéré autour du stade Marcel Saupin était déjà rempli d’émotions pour les amateurs de football et d’histoire nantaise. Qu’en sera t-il quand La Beaujoire s’effondrera ?

Les rumeurs sur la construction d’un nouveau stade ont rapidement été confirmées par le président du FC Nantes Waldemar Kita et la maire de Nantes Johanna Rolland. Afin de rassurer les métropolitains, la présidente de Nantes Métropole a précisé qu’il ne sera en aucun cas financé par l’argent public. La Beaujoire n’étant plus aux normes de l’UEFA (l’instance européenne du football), il fallait donc agir pour rester attractif et pouvoir accueillir des compétitions européennes. Le président du FCN a pour ambition d’emmener son équipe en coupe d’Europe dans les années à venir, c’est donc en toute logique que ce projet a vu le jour. Une rénovation de la Beaujoire aurait coûté une centaine de millions d’euros, le calcul a donc été plutôt rapide. La démolition du stade est également prise en charge par le fond privé qui finance le nouveau stade : YelloPark.
L’emplacement du nouveau stade ?
« Je tenais beaucoup à ce que l’on reste sur celui de la Beaujoire, les supporters y sont attachés » a confié Waldemar Kita lors de la conférence de presse organisé en septembre dernier.
Après Marcel Saupin, voici donc venue la chute du Stade La Beaujoire-Louis Fonteneau !

Marcel Saupin

Inauguré en 1937, il fut rénové entre 2006 et 2009 pour vivre une seconde jeunesse. Ce projet original a préservé l’aspect sportif en conservant la tribune principale composée de plus 1800 sièges. Des rencontres sportives, des tournois et autres stages ont lieu régulièrement dans l’enceinte. La destruction des tribunes a entraîné de nouvelles constructions que vous connaissez. Face à la Loire ont été créés l’Institut d’Études Avancées (IEA), la Maison des Sciences de l’Homme (MSH), des logements pour les chercheurs et une résidence services. A l’est, un ensemble immobilier de bureaux fut construit et à l’ouest, un aménagement paysager est ouvert dans l’attente d’un futur projet.

Initialement, le Stade Malakoff fut conçu pour accueillir environ 9000 spectateurs. Le FC Nantes jouait à cette époque en seconde division. Il faudra attendre l’été 1955 pour assister à l’édification de nouvelles tribunes portant la capacité à 20000 places. Le FC Nantes monte en première division le 1er juin 1963 devant, précisément, 16959 supporters. L’apogée du Stade Malakoff !
Il changera de nom en 1965 et fut refait à neuf quelques années plus tard. Sa capacité grimpe encore et dans les années 70, 33.000 nantais ont alors la possibilité de se rendre au Stade Marcel Saupin. Nantes – Saint-Étienne était le choc de l’époque. Preuve en est, en 1977, le club reçoit près de 45.000 demandes pour un match opposant les jaunes aux verts en demi-finale de coupe de France !
Dans les années 80, le stade commence à devenir étroit pour les ambitions nantaises. L’annonce de l’organisation française de l’Euro 84 convainquit les décideurs de l’époque de construire un nouveau stade. La belle histoire du stade Marcel Saupin prit donc fin un soir d’avril 1984 contre… Saint-Étienne.

Stade de la Beaujoire – Louis Fonteneau

Inauguré en 1984, le Stade de la Beaujoire devient l’une des antres les plus connues du football français. Le nom de Louis Fonteneau fut ajouté peu après pour rendre hommage au célèbre président du FC Nantes qui décéda en 1989. Il fut à la tête du club de 1969 à 1986.

100 millions de francs financent cette construction, 50% fut pris en charge par l’État. Près de 51.000 spectateurs potentiels peuvent accéder au stade à ses débuts, des places « debout » peuvent effectivement être vendues à cette époque. L’année 1985 fera d’ailleurs le plein en terme de supporters avec des rencontres très suivies contre Bordeaux et le Spartak Moscou notamment. Le record d’affluence sera enregistré, quant à lui, un an plus tôt lors de l’Euro 84. En effet, hormis les grands succès du FC Nantes, le stade connut de grands matchs nationaux en 84 et 95 où la France gagna 5-0 contre les belges et 4-0 face à la Slovaquie. Le ballon ovale a aussi sa place, les tricolores ont ainsi battu les néo-zélandais en 1986, une première !

De gros travaux seront effectués pour la coupe du monde 1998, le stade connaîtra alors son plus gros lifting. La coupe 2007 de rugby apportera également quelques modifications à l’intérieur du stade. Le dernier changement fut très récent, dans le cadre de l’opération “Pimp Ma Beaujoire”, le club a associé les supporters au nouveau design du stade. Ainsi tous les sièges ont été remplacés pour donner une image d’autant plus moderne au stade.

Revenons sur l’histoire, qui s’écrira jusqu’en 2022, de La Beaujoire en quelques dates

• 8 mai 1984 : Inauguration : FC Nantes 0-1 Roumanie
• 16 juin 1984 : France 5-0 Belgique, euro 84
• 15 novembre 1986 : France 16-3 Nouvelle-Zélande (16-3), rugby à XV
• 10 juin 1988 : concert de Pink Floyd
• 26 mai 1993 : concert de U2
• 27 mai 1995 : Nantes 2-1 Cannes, 7e titre de champion de France
• 3 juillet 1998 : Brésil 3-2 Danemark, 1/4 finale de la coupe du monde 1998 (49500 spectateurs)
• 12 mai 2001 : FCNA-Saint-Etienne, 8e titre de champion de France
• 9 et 10 juillet 2002 : concerts de Johnny Hallyday
• Septembre 2007 : 3 rencontres de la coupe du monde de rugby sont jouées à La Beaujoire
• 17 octobre 2007 : Thierry Henry devient le meilleur buteur de l’Equipe de France en inscrivant à la Beaujoire un doublé face à la Lituanie.
Yellopark
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