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La Renault 8

Nous continuons notre tour d’horizon des voitures populaires qui fêtent leur anniversaire. En 2022, c’est encore une voiture à succès de la régie Renault (régie car nationalisée après-guerre) qui nous intéresse : la Renault 8, sortie en 1962.

Remplaçante de la rondouillarde Dauphine, la berline Renault 8 adopte les angles vifs alors en vogue.
Le capot avant concave et la décoration asymétrique de la calandre portent la griffe de Philippe Charbonneaux. A l’intérieure la planche de bord fait pauvre, mais les sièges proposent un confort bien meilleur qu’une 4CV.

Sous le capot, le moteur Sierra 5 paliers équipé d’un refroidissement scellé et avec un radiateur monté à l’extrême arrière est ultra moderne. Le freinage à 4 disques, très rare pour l’époque sur une voiture populaire, est largement mis en avant dans les publicités. Trois boites de vitesses sont proposées : 3 vitesses toutes synchronisées, 4 vitesses avec première non synchro et Automatic avec le système Jaeger à coupleur électromagnétique.

Elle restera en production jusqu’en 1972 en France. 1.316.134 exemplaires ont été produits ! La R8 restera cependant produite en Espagne jusqu’en 1976. Elle connaîtra aussi des versions produites en Roumanie (sous la marque Dacia) et en Bulgarie (Bulgarrenault).

C’est grâce à la société Amédée Gordini et au moteur Sierra au fort potentiel (il restera en production jusque dans les années 90 sur les Twingo et Clio) que la R8 va entrer dans la légende automobile. La Renault 8 Gordini ouvre une période faste pour le sport automobile français ; sans le savoir, Renault venait de lancer un mythe en 1964. Très à l’écoute de ses clients, la R8 Gordini originellement équipée d’un moteur 1100 devient plus sportive à partir de 1966 avec le 1300cm3 et une boite à cinq rapports. Mais surtout, la R8 Gordini pouvait se vanter d’un prix accessible ; malgré cela une version intermediaire, la Renault 8S vit le jour, avec le look de la Gordini.

Lorsqu’en 1965 sort au Salon de Genève la Renault 16, un trou évident apparaît dans la gamme entre la nouvelle voiture (une traction avant) et la R8, dont la structure accuse lourdement le poids des ans. La solution trouvée est donc un restyling de la 8, obtenu par un allongement de la caisse (qui passe à 4,20 m) et une transformation de la planche de bord et de l’aménagement intérieur. La 10 héritera d’abord du moteur de la R8 Major (1 108 cm3) puis, en fin de carrière (1970), de celui de la nouvelle Renault 12 (1289 cm3), modèle destiné à lui succéder.

La Renault 8 aujourd’hui :
Le style très carré et la tenue de route aléatoire de ces voitures tout à l’arrière font leur charme aujourd’hui. Les pièces sont faciles à trouver, seule la corrosion est à surveiller sur ces automobiles simples.
Les berlines normales ou Major, bien rares, s’échangent aujourd’hui entre 2 500 et 4 500 euros. La Renault 8 S peut prétendre à 10 000 euros, quant à la Gordini c’est un autre monde ! Elle commence à 40 000€ (1100) et 48 000€ (1300), mais peut voir ça côte augmenter largement en cas de pedigree connu en compétition. A noter qu’il n’existe pas de club spécifique à la Renault 8.

Renault 8 Gordini
Le succès commercial des Renault 8 Gordini est soutenu par un engagement en compétition couronné de succès et quelques mois après leur présentation elles triomphent déjà au Tour de Corse, puis récidivent en 1965 et 1966 devant les Alfa Romeo GTA et autres Porsche 911.

Avec ses 77,5 ch DIN (donné pour 95 ch SAE à l’époque), elle s’autorise des performances alors peu communes pour un véhicule de tourisme. La vitesse maxi de 170 km/h dépasse celle de bien des berlines en 1964. Une Citroën DS19 plafonnait à 160 km/h.
En 1966 apparaît la Renault 8 Gordini 1300 (type R1135). Reconnaissable extérieurement à sa calandre 4 phares et ses jantes plus larges. Le passage au 1300 améliore encore les performances et avec la boîte à 5 rapports le principal défaut est corrigé. La concurrence directe est inexistante et la Renault 8 Gordini s’impose très vite comme LA référence chez les sportifs. Moins de 32 secondes au kilomètre DA et plus de 170 km/h en pointe malgré son physique peu aérodynamique, la Renault 8 Gordini a conservé l’un de ses principaux atouts : son rapport prix/performances.

Voici les caractéristiques propres à la Gordini 1300 : une caisse renforcée (passages de roues, jonction du dessus de pied des portes avant avec la joue d’aile, encadrement supérieur de pare-brise), une carrosserie allégée grâce à l’utilisation de tôles plus fines pour les portes et ailes arrières. Originalité : la présence d’un petit réservoir d’essence supplémentaire à l’avant, autant pour rééquilibrer le poids qu’augmenter l’autonomie. Un petit robinet fixé au plancher entre les 2 sièges avant permet de basculer de l’un à l’autre !

1970 : Fin de la production en juin des Renault 8 Gordini après 11 607 exemplaires produites.

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