Cette année, Renault fêtait les 50 ans de la R5, l’occasion d’essayer un modèle un peu spécial.
En 1972 la Régie Renault présente la « 5 », citadine polyvalente au design moderne qui résistera au temps et offrira une carrière longue et internationale à l’une des plus grandes réussites du constructeur au losange.
Renault avait déjà proposé aux pilotes en herbes la Renault 8 Gordini. La Renault 12 ne réussit jamais à prendre dignement la suite pour les amateurs du genre. En 1972, Renault prend une participation majoritaire dans Alpine. Le choc pétrolier de 1973 freine la vente de voitures de sports, et Renault sort alors une R5 Alpine assemblée dans l’usine Alpine.
Celle-ci développe alors 93 ch. Et se distingue par des pare-chocs avec jupes et antibrouillards intégrés, des stickers sur les ailes et une boite 5 vitesses. Mais il faut attendre 1982 pour que les R5 Alpine aidée d’un turbo atteignent les 110 ch. En utilisant toujours les bases du moteur cléon fonte. Les monogrammes Turbo fleurissent alors sur la carrosserie. Les belles jantes tulipes permettent le refroidissement des 4 freins à disque et notre modèle du jour parfaitement restauré conformément à l’origine se présente dans sa magnifique livrée bleue Alpine. Ici pas de becquet ou de bas de caisse en plastique, on est encore dans un design sobre hérité des années 70. Seul la prise d’air sur le capot a été ajouté par le constructeur pour faire respirer le turbo. La monte pneumatique fait sourire avec du 175 par 60 sur 13 …
L’intérieur se montre plus confortable que sportif avec ses beaux sièges tulipes et son tableau de bord commun aux autres versions. Heureusement, les mains se posent sur un beau volant Alpine et l’observateur attentif remarque tout de suite en plein centre de la console le manomètre de pression d’huile et surtout celui du turbo. L’accélérateur au plancher suggère aussi la sportivité, facilitant le talon-pointe.
Sous le capot il y a forcément du monde avec le turbo qu’il faut alimenter en air et refroidir, et on remarque la belle culasse estampillée Renault-Alpine. Notre exemplaire de 1984 se reconnait à ses 2 vérins de coffre au lieu d’un, et à la calandre et aux gouttières de couleur noire.
Le démarrage se fait au starter, carburateur oblige, et il faut bien la laisser chauffer en roulant calmement au début, toute voiture turbo de l’époque supportant mal d’être bousculée à froid. Le bruit est sympathique même si le souffle du turbo et l’insonorisation d’époque fatiguent sur longue route. Le terrain de prédilection de la R5 Alpine c’est la route départementale ou passé les 3000 tours / minute, le souffle du turbo donne ce fameux « coup de pied au cul » et fait très vite monter l’aiguille du compteur, mettant à mal le train avant : il faut bien tenir le volant, on est pas en ballade ! Il faut rester humble avec cette petite bombe, de nombreux exemplaires ayant terminé au fossé. Les sièges se maintiennent bien et on s’amuse sans aller forcément très vite, jouant avec l’effet turbo mais en restant prudent sur les routes humides. Très attachante et symbole d’une époque ou Renault et Alpine expérimentaient le Turbo au Mans, en Formule 1 et en Rallye, on comprend aujourd’hui le succès et bientôt la renaissance de la R5 Alpine (en électrique…). Tenté par cette puce énervée et pleine de charme ? L’offre n’est pas si rare mais attention à l’authenticité du modèle (turbo greffé sur un moteur atmo), à la qualité de restauration et aux exemplaires accidentés…La renaissance d’Alpine et de la Renault 5 mettent un coup de projecteur sur ce modèle, alors, dépêchez-vous ! Le plaisir et la popularité du modèle font vivre un grand moment !
Merci au propriétaire de cette R5 Alpine Turbo patiemment et méticuleusement restaurée.